titre

Les rites funéraires.


A l’exception de deux sépultures, seule l’incinération en dépôt secondaire est pratiquée. Les restes du défunt, réduits en cendres sur un bûcher, sont recueillis et déposés dans une fosse.

Le bûcher

blanc
Le foyer placé au centre de l'enclos. 1 - zone très rubéfiée ; 2 - zone moyennement rubéfiée ; 3 - zone peu rubéfiée ;

L’examen des traces laissées par le foyer apporte quelques précisions sur la crémation.

Au centre de la zone rubéfiée qui mesure en moyenne 2,80 de diamètre, un rectangle orienté est-ouest de 2,30 m sur 1,30 m, pratiquement sans traces de rubéfaction peut marquer l’emplacement de la base du bûcher. Les traces rouges périphériques seraient dues à la chute de bois ou de charbons incandescents. La largeur et la puissance de la rubéfaction au sud et surtout au nord suggèrent un écroulement de la partie centrale du tas de bois en cours de combustion.

blanc

Le mobilier funéraire déposé sur le bûcher.

blanc

Les offrandes alimentaires déposées sur le bûcher ne comportaient que des provisions : céréales, légumineuses, fruits, viande. Aucune découverte ne permet d’évoquer des restes de repas ou de plats cuisinés.

La vaisselle, toujours brisée sur le bûcher avant la crémation, constitue l’essentiel du mobilier recueilli. L’examen des cassures montre en effet de fréquents points d’impact associés à de longues fractures Sur les formes basses, les points d’impact situés sur le bord provoquent une ou deux cassures longues et quasi rectilignes. Les récipients remontés, en particulier la sigillée, présentent des fragments fortement noircis par le feu alors que d’autres le sont moins où même conservent leur teinte d’origine. Ces différences d’exposition à la chaleur traduisent d’une part une importante fracturation et d’autre part une dispersion non négligeable des tessons sur le bûcher et même hors de portée des flammes.

Malgré le nombre considérable de vases représentés, seule une sépulture sur six renfermait de la céramique. Toutefois, ces observations ne signifient pas obligatoirement l’absence de dépôt de céramique sur la bûcher dans la mesure où seule une petite partie du résidu de la crémation était déposé dans la fosse.

Bris de céramique. Les traits gras correspondent aux cassures initiales.
blanc

Dans tous les cas, il s’agit de vaisselle de table, composée, pour une bonne part de céramique sigillée à l’exception de la sépulture 50 qui ne refermait que de la céramique commune. Même les tripodes, généralement considérés comme des vases à cuire, correspondent ici à de la vaisselle de présentation en raison de leur décoration.

blanc

La verrerie.

La verrerie devait subir le même sort que la céramique. Aucun récipient n’est conservé en état. Les débris recueillis se limitent à des amas de verre fondu ou fortement déformés par la chaleur. Là encore, des différences d’exposition aux flammes s’observent sur des fragments provenant d’un même récipient. Le nombre réduit de récipients en verre est toutefois à souligner.

blanc

Le mobilier métallique.

blanc

Certains objets, de toute évidence présents sur le bûcher comme ceux portés par le défunt, les coffrets ou l’obole à Charon, se retrouvent généralement mêlés au résidu de la crémation ou associés aux ossements. On peu admettre que la plupart des autres ustensiles métalliques reposaient sur le bûcher pendant la crémation. C’est par exemple le cas des objets en bronze sur lesquels s’observent des déformations causées par un début de fusion (poignées de clé, miroir ...).

La question demeure toutefois posée pour certains objets dissociés du résidu de la crémation comme par exemple la cuillère en argent et les objets en fer miniaturisés disposés à l’intérieur du réceptacle de la sépulture en coffre avec l'urne en verre. La disposition de ces objets évoque en effet un dépôt secondaire.

Bague en bronze avec intaille en pâte de verre partiellement fondue.
blanc

La récolte des ossements.

blanc
Cette opération n’intervient que lorsque les ossements ne sont pas mêlés au résidu de la crémation. Dans certains cas au moins, le tri des ossements a lieu alors que le bûcher est encore incandescent. En effet, les parois de plusieurs fosses étaient rubéfiées par les charbons incandescents déversés après mise en place de l’urne avec son contenu. Malgré la chaleur qui devait régner à proximité du bûcher, la récolte des ossements était conduite de façon rigoureuse.

Certaines urnes, hermétiquement fermée, contenaient des os parfaitement propres, probablement lavés avant leur dépôt dans le vase. Quelques objets se trouvaient involontairement mêlés aux ossements comme par exemple des os d’animaux ou des objets de tabletterie qu’il était difficile de dissocier. Plusieurs exemples d’objets déposés dans l’urne, souvent à la surface des ossements (monnaies, rasoir, aiguille, bague) marquent la volonté de les disposer à une place privilégiée.
Aspect des ossements calcinés dans une urne après retrait du couvercle.
blanc

Le comblement des fosses

blanc
Dans cette fosse, la monnaie et les tessons de céramique sont posés au-dessus du résidu de la crémation.
L’urne ou le coffre sont toujours déposés en premier au fond de la fosse, souvent au centre mais parfois excentrés. La rubéfaction observée sur les parois de plusieurs fosses prouvent que le remplissage a été réalisé avec les restes du bûcher encore incandescents.

Le soin apporté à la mise en place du réceptacle s’observe également pour les socles dont la face supérieure est toujours horizontale, des pierres calant la base si nécessaire. La fosse est ensuite comblée, parfois avec tout ou partie du résidu de la crémation puis avec la terre issue du creusement, d’autre fois uniquement avec cette dernière, en particulier pour les coffres les plus récents.

Vraisemblablement aucune des fosses superficielles étudiées ne possède la totalité du résidu de la crémation.